Casser la routine

Casser la routine, quelle drôle d’expression…

Casser, car la routine, c’est du solide. Ça nous tient ! Et d’autant plus qu’elle est invisible et nous laisse sans méfiance. Je me la représente comme une carapace transparente qui nous enferme dans nos bulles.

Comme toute carapace, elle a une fonction de protection. Oui nous avons besoin d’habitudes et de répétition pour vivre. 

Mais attention une carapace ça peut aussi enfermer. Les routines de nos vies, si elles sont nécessaires, peuvent s’avérer nocives. 

À quel danger nous exposent-elles ? À l’ennui, à la lassitude, à des états qui peuvent dériver vers la déprime voire la dépression ; et aussi au « vivre machinal », à l’endormissement, au renoncement… à la « non » vie enfin de compte. La routine quand elle happe un trop gros morceau de nos existences, nous isole, nous enferme, et dévore notre conscience. Nous agissons alors par habitude, sans exercer notre liberté.

Il y a la petite routine, celle des quotidiens, des jours qui passent et se répètent. 

Et la grande routine, celle des choix qu’on ne remet plus en cause, dans lesquels on glisse et on s’endort, alors même qu’ils ne nous vont plus, comme des vêtements usagés et sans forme autour de nous.

Alors faut-il casser ces carapaces invisibles ? Un bon coup de marteau et voilà nos vies explosées ! Ça respire, ça ouvre, mais ça peut détruire.

Choisissons plutôt de fissurer délicatement la gangue, ou de l’assouplir pour la transformer en membrane respirante :

Changer de trajet en allant au travail, même si on en rallonge la durée ; appeler un oublié, un ancien, un ex.… ; partir, ne serait-ce qu’une heure ou deux ; s’arrêter dans un café sur le chemin du travail, rentrer dans un magasin qui ne nous ressemble pas…inventer chaque jour un petit inédit ! Ces échappées brisent la petite routine et remettent en vie. 

Et pour la grande routine, pas d’hésitation, n’attendons pas que le vêtement s’use. Apportons des couleurs et du neuf à nos vies, avec un peu d’audace et de courage pour poser des choix qui nous ressemblent, parfois disruptifs, mais tellement vivants : changer de job, changer de cercle d’amis, changer de lieu, changer les paysages de nos vies…

Ce soir je prends un marteau -un fin marteau d’orfèvre-, et fais jaillir avec délicatesse des étoiles de mes jours trop semblables !

Bénédicte Boillot

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