Jamais, et c’est tant mieux.
L’humanisme s’appuie sur une conscience personnelle et collective qui donne la priorité à tout ce qui fait la dignité de l’homme et qui combat tout ce qui y porte atteinte. Et le plus souvent cela n’a rien de spectaculaire, de nouveau, d’exotique, d’étonnant. C’est le combat millénaire sans cesse renouvelé, sans cesse redécouvert pour que l’homme se comporte en humain. Rien de nouveau sous le soleil ! En revanche il faut s’y atteler chaque jour.
Le Buzz opère un détournement de la conscience.
Il s’appuie sur la croyance, pas sur la raison, sur ce qui soudainement apparait séduisant, enviable, amusant ou scandaleux. L’étymologie de scandale est éclairante à ce titre : du grec skandalon, « piège placé sur le chemin pour faire trébucher ».
Et c’est bien ce qui se passe. L’attention est captée par le buzz et comme le buzz est par construction éphémère il est donc immédiatement remplacé par un autre… Et ainsi jamais la conscience n’a le temps de se poser pour regarder ce qui importe.
L’humanisme est une intention, ce qui suppose une attention.
Historiquement le buzz désignait un bourdonnement (son sens premier en anglais) qui par son insistance venait perturber ou brouiller une liaison radiophonique empêchant ainsi de bien transmettre et comprendre le message. Plus que jamais nous devons préserver notre attention de cette pollution si nous avons l’intention d’agir en humaniste. Donc l’humanisme ne fera jamais le buzz et c’est tant mieux.
Patrick Margron